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Wunnen Luxembourg
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Publié le lundi 18 septembre 2023
Sereine inspiration du lieu
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Visite d’atelier chez Jean-Marie Biwer

Sereine inspiration du lieu

L’artiste Jean-Marie Biwer nous reçoit chez lui, dans sa maison rurale située à la pointe nord du Luxembourg, et il nous fait visiter son bel atelier, si simple et si lumineux.

En cette fin de septembre où un soleil encore majestueux vient réchauffer prés et prairies, Jean-Marie Biwer nous accueille avec le sourire sur le perron de sa maison. Dès le premier contact, nous sentons que la visite sera doublement réjouissante : non seulement nous sommes heureux de rencontrer un artiste dont les tableaux sont d’authentiques odes à la nature, mais, en plus, nous nous rendons compte que lui et son épouse sont des personnes extrêmement attachantes, d’une grande culture et richesse humaine.

La maison est située à la pointe nord de l’Oesling, dans un village dont on n’avait jamais entendu le nom, un hameau en fait, dissimulé au fond d’un vallon secret et entouré de prairies verdoyantes. Dès le premier coup d’œil, la maison nous apparaît comme très jolie, on la qualifierait d’authentique, de rurale et même de poétique, tant elle semble en harmonie avec elle-même et avec ses propriétaires. Pourtant, quand le couple en a fait l’acquisition au début des années 80, elle n’était guère qu’un amas de ruines. Jean-Marie Biwer : « La maison n’était pas en bon état, mais elle nous a tout de suite plu. Nous arrivions à nous projeter dedans, car elle avait une âme, un lien profond avec le paysage et les traditions passées. Nous savions qu’elle pouvait revivre, même si cela devait représenter beaucoup de travail. Et en effet, la rénovation s’est étalée sur plusieurs années, au fur et à mesure de nos possibilités. Il nous fallait être patients, et, le temps aidant, nous avons réussi à la remettre en état complètement, dans le respect de son identité propre. »

Au fil des travaux d’amélioration de l’immeuble, l’espace atelier a lui aussi évolué pour devenir ce qu’il est aujourd’hui, un volume ample et lumineux qui est en relation directe, grâce à une grande baie vitrée, avec le jardin et les prairies voisines.

L’atelier se déploie sur deux pièces à l’arrière de la bâtisse. La première fait partie de l’ancienne bâtisse, tandis que la plus spacieuse se déploie dans l’extension ajoutée en 1996 - 1998.

« J’aime développer une pulsation en phase avec la nature. Et mon atelier me permet très simplement d’être à l’écoute de cette inspiration. »

La première pièce se distingue par son ambiance cosy et intimiste, un sol en bois, une cheminée, un piano, des meubles remplis de livres, un espace dédié au rangement des pinceaux et pots. Le deuxième espace, l’atelier-galerie, affirme davantage son épure et sa modernité. Dans un esprit loft lumineux, il se caractérise par une grande hauteur de plafond et un sol en béton. Les murs sont peints en blanc, ce qui a l’avantage de renforcer l’éclairage naturel. L’atelier est clairement orienté travail et création, en se réservant quelques touches de détente et de plaisir. Ici cohabitent en harmonie des chevalets et des éléments aussi courants que le frigo et le canapé. Grand volume, poutres en bois clair, tables de travail de différentes formes et formats, étagères de livres et autres objets, œuvres accrochées aux murs, l’atelier surgit comme un lieu fonctionnel et lumineux, mais également générateur de sensations. Pas brouillon du tout, bien organisé, c’est aussi un lieu qui sert occasionnellement à recevoir des visiteurs qui viennent en amis ou intéressés par une acquisition. A cet effet, les murs sont recouverts des œuvres de l’artiste dans tous les formats.

La simplicité de cet atelier baigné de lumière, avec sol en béton brut et murs immaculés, est contrebalancée par des détails qui le font basculer dans un univers discrètement romantique.

Wunnen : C’est ici que vous vient l’inspiration, ou est-ce cette nature qu’on aperçoit à l’extérieur ?

Jean-Marie Biwer : Quand j’étais jeune, je faisais des choses très différentes. Comme tous les jeunes de tous les pays, je voulais changer les choses, changer le monde. A un moment donné de ma vie, je me suis rendu compte que la peinture était de plus en plus exclue du domaine de l’art contemporain, qui privilégiait la photo, la vidéo, les installations. Alors, je me suis mis à peindre des scènes de la vie ordinaire et de ce que j’avais immédiatement sous les yeux, les bouleaux dans le jardin, les vaches dans le pré, les nuages… J’ai décidé de m’intéresser à ce qui me touche directement, j’ai fait quelque chose qui n’existe qu’ici, dans cette région, avec ces lumières. Je me balade beaucoup dans la nature, je prends mes carnets de dessin, puis je reviens dans l’atelier et je me mets au travail… En ne voulant plus changer le monde, j’ai commencé à développer une expression qui est compréhensible par tous.

L’atelier nous apparaît comme simple et lumineux, mais l’espace est émaillé d’objets de mémoire et d’éléments d’architecture…

L’atelier fait partie de la maison et il est en lien avec son histoire. C’est pourquoi on a gardé visibles les traces de l’ancien, les murs d’origine, les poutres, le poêle… L’atelier est non seulement un espace de travail, mais il est aussi un espace de vie et surtout un espace dédié à la création. Pour cela, il me faut aussi des objets que j’aime et qui me racontent leurs histoires : des guitares, un tourne-disque, un magnétophone, une chambre grand format sur pied, tout un univers analogique et sensible. Ce sont là mes intérêts, mes sources d’émotion, et les appareils ne sont pas là juste pour faire joli. Ils fonctionnent, je les utilise régulièrement, j’ai les vieilles bandes magnétiques, les disques vinyle, les anciennes k7. Pendant que je travaille, j’aime écouter de la musique, cela va de la musique classique aux Stones…

« Il n’y a pas de secrets chez moi. Le seul secret, c’est dans le travail que je peux le cultiver... »

Votre atelier est très lisible, libre et simple à la fois…

Il n’y a pas de secrets chez moi. Le seul secret, c’est dans le travail que je peux le cultiver. Je ne cherche pas à mythifier le statut d’artiste. A faire comme si j’avais des recettes secrètes. Pour moi, ce qui compte, ce sont les formes et les rythmes dans la peinture, c’est le vent qui souffle dans un arbre, j’aime la direction vers laquelle il me pousse. J’aime la liberté en art, j’aime développer une pulsation en phase avec la nature. Et mon atelier me permet très simplement d’être à l’écoute de cette inspiration.

www.j-m-biwer.lu

Photos : P. Lobo

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